Potosi suite

Je ne suis resté à Uyuni qu'une seule nuit, le temps de prendre une douche et de profiter une nuit du confort d'un hôtel. Le trajet en bus pour Potosi ne fut pas de tout repos. 6 heures dans un mini-bus sans toilettes ni autre forme de confort. 90 % des routes ne sont pas asphaltées, autant dire que ça remue dans tous les sens ! Les paysages sont cependant magnifiques, on oublie presque tous ces petits désagréments pour admirer ces reliefs montagneux de toutes les couleurs.

Potosi est la ville la plus haute du monde (entre 4000 et 4300 mètres), et fut autrefois la ville la plus peuplée, devant Londres et Paris. Les européens vinrent y chercher fortune, en exploitant les indiens et la montagne (le Cerro Rico) au sous-sol très riche en argent. Et ils repartirent illico à partir du moment où le minerai précieux se fit rare, emportant leurs richesses et laissant les locaux dans la misère la plus profonde. Sur place restèrent leurs maisons à l'architecture intéressante et les multiples églises maintenant classées patrimoine mondial de l'Unesco.

J'ai adoré me perdre dans le dédale des rues menant à la mine, dénichant des petits trésors comme des petites places ombragées ou des petits restaurants typiques. J'ai pu aussi constater que derrière leur masque de rudesse les boliviens sont d'agréables partenaires de discussion. La plupart affirment avec fierté "qu'ils sont nés et qu'ils mourront à Potosi".

Pourtant, j'ai toujours autant de mal à les prendre en photo. Même avec toute la politesse et tout le respect du monde, ils déclinent avec amabilité ou animosité ma demande de portrait. Une petite vieille m'a répondu gentiment que ne sachant pas comment la photo allait être utilisée, elle préférait ne pas être mon sujet d'un instant. Une autre m'a proposé de m'envoyer une carotte dans la tête, dans un tout autre style. J'imagine que beaucoup de touristes ont du abuser de leur confiance auparavant. Au final, je fais le portrait de la ville et de ses rues, ce qui n'est pas pour me déplaire.