samedi 16 janvier 2010

Elections présidentielles


Ce week-end, les chiliens vont choisir leur nouveau chef. On peut dire sans crainte que c’est un moment-clef de l’histoire de leur pays.

En effet, le nouveau président aura l’honneur de célébrer le bicentenaire de la république du Chili, et d’hériter d’un pays aux finances stables, socialement bien bâti. Les gouvernements précédents ont bien mis l’accent sur la formation des jeunes, et le prochain gouvernement devrait récolter les fruits de cette politique pensée sur le long terme.

Le président sortant est une présidente, Michelle Bachelet, et a atteint une popularité record de plus de 80 % d’avis favorable en fin de mandat. C’est historique. Mais la constitution chilienne est faite de façon qu’un président ne puisse pas effectuer deux mandats de suite (un mandat dure 4 années).

Les chiliens auront le choix lors de ce second tour entre 2 candidats au profil bien différent : le démocrate-chrétien Frei et le conservateur Pinera.

Frei est soutenu par la présidente sortante, et a déjà gouverné le Chili dans les années 90. Il a été décrié par son absence au niveau national lors de son mandat et son échec dans l’édification d’un système de société de chemin de fer viable. Son père a aussi été président, leur famille est bien ancrée dans le paysage politique chilien. Ce n'est pas le candidat idéal, mais c'est bien lui qui se présentera faute de nouveau leader dans leur parti.

Pinera est un fan de Berlusconi. Et le copie minutieusement. C’est un entrepreneur complet : il est le propriétaire du club de foot le plus populaire, Colo colo, de la compagnie aérienne nationale, LAN, de la chaine de télévision Chilevision et d’un système privé de santé. Et détient d’autres parts dans de nombreuses entreprises, comme des imprimeries et des universités privées. Il ne lui manque plus que le pouvoir. Et d’avoir son nom dans les bouquins d’histoire. Il est en passe de réussir son pari.

J’ai été marqué par la façon dont se déroule cette campagne électorale, notamment au niveau de l’affichage. Le pays est littéralement couvert de propagande pro-Pinera. J’ai compté 10 affiches pour Pinera contre 1 pour Frei. Le candidat de droite a beaucoup plus de moyens que son rival socialiste, et en profite largement. Sa stratégie d’affichage ressemble davantage à un mouvement purement marketing qu’à une campagne électorale. On peut considérer que cette stratégie n’est qu’un investissement minime comparé aux avantages qu’il récupérera lorsqu’il sera au pouvoir.

Demain, les chiliens auront donc le choix entre voir leur pays se convertir en une entreprise, ou de continuer la politique du président sortant unanimement reconnue. Et pourquoi pas revoir Bachelet dans 5 ans ?

1 commentaire:

  1. C’est finalement le candidat de droite qui gouvernera le pays pendant 4 ans. Cela faisait 52 ans que les conservateurs n’avaient pas été élus régulièrement à la tête du gouvernement chilien (dictature mise à part). Ce fut un défilé de 4x4 bariolés au couleur de Pinera qui fit donc éruption dans le centre. Avec des grosses roues et des gros klaxons. Les pauvres ont beaucoup perdu hier, mais les classes moyennes, nouvelles, ne savent pas que la droite essaiera logiquement de les léser, en favorisant une nouvelle classe moyenne haute, tandis que l’autre grande partie retrouvera la pauvreté. On pourrait appeler cela le phénomène « Business class », classe favorisée par les compagnies aériennes car beaucoup plus rentable que la classe éco … cela tombe bien, le nouveau président est le propriétaire de la compagnie d’avions nationale, LAN. Il doit bien connaitre le sujet.

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